Ami
facteur, tu vas nous manquer |
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Encore une information qui nous prouve que depuis Paris, ceux qui nous gouvernent, nous enlèvent peu à peu notre patrimoine. La Poste a en effet décidé que peu à peu il n'y aurait plus de facteur qui viendrait nous distribuer chaque matin, le courrier. Venant après la disparition des timbres (sauf les verts), excepté toutefois et c'est heureux le timbre vert, cette suppression du facteur est un mauvais coup porté à la population et nous pensons beaucoup aux habitants de nos communes. Ces derniers avaient l'habitude d'attendre avec une certaine impatience chaque matin le facteur qui, faut-il le préciser, n'apportaient pas que des bonnes nouvelles. Alors ce matin, nous nous plongeons dans le passé à Picquigny et immanquablement nous viennent en mémoire deux facteurs qui ont marqué l'histoire de notre village: André Décavé et Jacquesd Gadret. Ces deux postiers étaient animés d'une vraie conscience professionnelle et leur tournée n'avaient pas de limite. Nous nous souvenons de cette époque où le facteur du village avait en charge la distribution des Allocations familiales. C'était un jour vraiment particulier mais aussi un jour qui durait très longtemps. Le facteur était évidemment attendu comme le Messie et faut-il le rappeler, il payait la mensualité en liquides. C'était alors jour de fête et le facteur devait satisfaire à un rite: celui de célébrer ce petit évènement avec soit un café arrosé le matin soit tout simplement l'apéritif à l'heure du midi. Cela variait avec l'horaire. C'était donc cette époque qui voyait le facteur se diriger , dans les rues du village avec au départ beaucoup d'argent. A cette époque, le facteur c'était le Pêre Noël chaque mois. Bien sûr, cette méthode a disparu mais le facteur a longtemps encore continué à distribuer le courrier postal, les colis. Le facteur c'était un peu l'ami de la maison et il lui arrivait de rendre de multiples services. Belle époque et nous les revoyons ces facteurs le plus souvent à vélo car il n'y avait pas encore de voitures jaunes postales. Ces dernières années, si la Poste n'avait plus de bureau, grâce à la mairie de Picquigny il lui reste et c'est heureux une Agence postale. Mais il va falloir un jour que nous espérons le plus tard possible, nous comporter sans factrice ou facteur et c'est franchement quelque chose que nous aurons du mal à accepter. Lionel Herbet
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