UN SIECLE APRES: Les Jeux Olympiques à Paris

Il ne se passe pas un jour sans qu'un média n'évoque les prochains Jeux Olympiques et Paralympiques qui vont se dérouler à Paris en 2024.C'est un joli clin d'oeil puisque cela fera exactement un siècle que la capitale française n'avait eu l'honneur d'organiser cette manifestation sportive, la plus importante au plan mondial.

Voici un siècle, la procédure était bien différente et surtout moins médiatisée.C'est bien simple: c'est le bureau exécutif du C I O Comité International Olympique qui attribuait à une ville l'organisation des prochains Jeux.

Ainsi pour ceux de Paris en 1924, rien à voir avec la désignation des Jeux de 2024.

D'abord, l'attribution revenait à une ville et non l'Etat et l'interlocuteur du CIO était à l'époque le Préfet de la Seine et non le Président de la République.C'est ainsi que dans un premier temps, le CIO se réunissait afin de désigner Paris pour organiser les 8e Jeux de l'ère moderne après ceux d'Anvers en 1920.

La séance plénière se déroulait le 2 juin 1921 mais c'est seulement le 10 juin que Pierre de Coubertin, le président du CIO, annonçait officiellement par simple courrier que Paris serait bel et bien la ville qui organiserait les JO de 2024.

Dans ce courrier, écrit à la main de surcroit, Pierre de Coubertin espérait que Paris "organiserait avec éclat et à la perfection ces Jeux".Nous allons donc vous faire revivre ces Jeux de Paris en 1924 à une époque qu'on qualifiait encore "des années folles"

Lionel Herbet

 

Le 5 juillet 1924: Géo André prête le serment olympique


Dans notre précédent article, nous avons évoqué les difficultés de la capitale Paris mais aussi de la France pour se voir confier par le C IO l'organisation des Jeux Olympiques de Paris 1924.

C'est le Baron Pierre de Coubertin qui avait écrit, de sa main, au Préfet de Paris pour lui annoncer la bonne nouvelle et ce, trois ans avant.

Contrairement aux Jeux de 2024, il faut bien se souvenir qu'à cette époque, Paris ne disposait pas de stade digne de ce nom.

Il a donc fallu construire le stade de Colombes d'une contenance de 60 000 places sur les terrains du Racing Club de France. Il a été reproché et c'est toujours d'actualité que ce stade de Colombes n'était pas très accueillant, construit au coeur d'une banlieue anarchique et qui depuis, n'a guère servi d'autant que plus tard le Parc des Princes et aujourd'hui le Stade de France sont plus dignes d'accueillir un grand public.

Il faut aussi savoir qu'à un certain moment, le Baron de Coubertin ( avril 1922) a bien failli retirer l'organisation des Jeux à Paris et les confier à Los Angelès.

Heureusement, cela ne se fit pas grâce notamment au Gouvernement français qui prit les choses en main.

Outre le stade de Colombes, était construite la piscine des Tourelles avec un bassin de 50m, le Vélodrome d'hiver devant accueillir les sports de salle et un bassin d'aviron sans oublier une piste pour le cyclisme.

Pour la première fois, un village olympique était construit afin d'y loger les athlètes. Il était fait de baraquements primaire.

Le 5 juillet 1924, c'est le Président de la République M. Gaston Doumergue qui proclamait l'ouverture des Jeux. A ses côtés, figuraient le Ras Tafari futur Haïlé Sélassé et le Prince de Galles qui deviendra plus tard le futur Edouard VIII.

On notait la participation de 3 092 athlètes dont 136 femmes représentant 44 nations; le record absolu.

Le serment était lu par Géo André spécialiste du 110m haies.

Ces Jeux devaient être marqués par un grand succès dépassant les Jeux d'Anvers en 1920 et même Stockholm en 1912.

A ces Jeux de Paris, avait été reconduit le programme d'Anvers mais on y avait ajouté la pelote basque, le canot automobile et ce à titre de démonstration.

Notre photo: Géo André prononce le serment avant l'ouverture des Jeux de Paris le 5 juillet 1924.


 

Un siècle après: les Jeux Olympiques à Paris en 2024 (3)


C'est un club qui organise et non la France en l'occurrence le Racing Club de France


Il faut bien le reconnaître: si dans l'ensemble ces Jeux de 1924 se sont soldés par un grand succès à la fois sportif et populaire, les mois qui avaient précédé cet évènement avaient été catastrophiques.

C'est qu'à cette époque, disons des années folles, des années d'insouciance et au cours desquelles Mistinguett et Maurice Chevalier font chanter le pays, la France ni la Ville de Paris ne souhaitaient vraiment travailler afin d'organiser ces Jeux.

Fait unique dans l'histoire des Jeux.

C'est un club, le Racing Club de France qui va secouer le monde politique et organiser lui-même sur des terrains datant de l'avant guerre, à Colombes.

Il avait été un moment question du stade Pershing et celui du Parc des Princes.

Le club décidait d'agrandir le stade de Colombes et de le porter à une contenance de 60 000 spectateurs. A la condition que la moitié des recettes lui revienne.

L'architecte Louis-Faure Dujarric fut le concepteur du nouveau stade.

Cet homme s'était passionné pour mener à terme son projet et il était membre du R C France, ancien coureur à pieds et capitaine de l'équipe de rugby.

Ce stade devait plus tard en 1928 porter le nom de stade Yves du Manoir en souvenir d'un international de rugby décédé tragiquement début janvier de cette année 1928.

Longtemps, le stade Yves du Manoir demeura le stade le plus moderne de France jusqu'à la rénovation du Parc des Princes dans les années 70.

Le Comité Olympique français qui était à court d'argent décidait de lancer une vaste opératon collecte auprès de tous ls maires de France.

Les Jeux de Paris étaient ainsi sauvés et au début de cette année 1924, Chamonix accueillait les premiers Jeux Olympiques d'hiver.

Cela faisait de la France une des nations les plus olympiques de la planète.


 

Le village olympique est inauguré en 1924


C'est à Paris, lors des Jeux Olympiques de 1924, que pour la première fois, les athlètes venus de tous les pays du monde vont pouvoir accéder au village olympique. Un lieu où les athlètes hommes et femmes, champions ou participants anonymes, vont loger durant la durée des Jeux.

C'est évidemment une grande avancée.

Ce village olympique ferait évidemment sourire aujourd'hui car à l'époque, il était constitué de petites baraques.

Ce village permet donc à tous les athlètes d'être regroupés durant la durée des Jeux. Il est installé non loin du stade de Colombes.

C'est un lieu de fraternité et les exemples ne manquent pas de voir des athlètes aussi différents que les Américains et les Russes s'installer à la même table. Pour nous qui avons eu l'immense bonheur d'entrer dans le village olympique à Rome en 1960, nous pouvons certifier que nous y avons passé quelques moments extraordinaires. Nous ne résistons pas à publier cette photo, prise à l'intérieur du village, avec Michel Jazy qui allait quelques jours plus tard, obtenir la médaille d'argent du 1500m.

Pour revenir à Paris en 1924, ce village incarne à merveille l'esprit olympique tel que le concevait le baron Pierre de Coubertin.

On a aujourd'hui tendance à juger le rénovateur des Jeux modernes avec notre regard actuel mais à cette époque, voici un siècle, le Baron Pierre de Coubertin était un immense dirigeant sportif.

Celui-ci voulait à partir de la construction de ce village, réunir toutes les jeunesse du monde entier, de toutes les races, de toutes les religions.

Dans le village où l'athlète dormait et prenait ses repas, toutes les barrières s'abaissaient. C'était et c'est toujours un lieu de convivialité et dans lequel naissait de belles histoires d'amour comme ce mariage qui fut célébré en 1968 à Mexico entre Vera Caslavska et Josef Odlozil, deux champions tchèques.

Comment serait perçu aujourd'hui le Baron Pierre de Coubertin ? Nous l'ignorons mais son souvenir restera éternellement.

Le Baron Pierre de Coubertin estimait, à juste raison, que l'athlète était chez lui dans le village olympique.

Il était dans son monde.

A partir de ces Jeux de Paris voici un siècle, on devait conclure que les Jeux Olympiques n'étaient pas que du sport mais qu'ils représentaient bien autre chose.

 


Un siècle après, les Jeux Olympiques à Paris (5)

318 athlètes défendent les couleurs de la France

Nous avons évoqué brièvement la cérémonie d'ouverture de ces Jeux Olympiques de 1924, organisés pour la deuxième fois à Paris après ceux de 1900.

1924 coïncide avec l'installation du premier village olympique.

C'est un lieu réservé exclusivement aux athlètes venus de tous les continents.

Certes, en cette année 1924, le nombre de nations présentes est largement supérieur à ceux enregistrés quatre ans auparavant à Anvers.

Il est vrai qu'en 1920, le monde se remet tout juste de la guerre mondiale 14-18 et qui a fait tellement de dégâts humains.

Ainsi, 28 nations seulement étaient présentes à Anvers et quatre ans plus tard, elles seront 44 pour un total de 3 000 athlètes.

Pour sa part, l'équipe de France compte pas moins de 318 athlètes soit 299 hommes et seulement 19 femmes. On est loin de la parité actuelle.

Le 5 juillet 1924 dans le stade de Colombes, plein à ras bord, les athlètes du monde entier défilent pour la cérémonie d'ouverture. Il faudra attendre un siècle pour que la cérémonie d'ouverture n'ait pas lieu dans un stade mais en plein air et d'ores et déjà, on salive à l'idée de voir les sélectionnés du monde entier, défiler sur la Seine.

En cette année 1924, le défilé des nations dans le stade olympique n'est pas à vrai dire, une première.

En 1908 aux J.O. de Londres, une cérémonie d'ouverture avait eu lieu mais elle manquait de faste.

Le public n'est pas seulement parisien mais issu de nombreuses régions et nombreux parmi les spectateurs ceux qui sont venus par le train.

Dans la tribune d'honneur, le Président de la République Gaston Doumergue est évidemment aux premières loges aux côtés du prince de Galles et évidemment du Baron Pierre de Coubertin.

En ce 5 juillet 1924, il fait très chaud sur le stade de Colombes et les délégations en tiennent compte mais ce sont les Suisses qui recueillent le plus vif succès populaire. Ils ont en effet adopté une tenue légère.

 

 

 

Toutes les délégations viennent se ranger par ordre alphabétique au centre de la pelouse de Colombes.

Les athlètes écoutent sagement le serment de Géo André et ils regagnent alors le village olympique à deux pas du stade. Ils y séjourneront durant toute la durée des Jeux. Ils bénéficient d'un réel confort avec douche et chaque chambre comporte trois lits. Les repas sont pris dans un restaurant proche.Sur place, dans le village olympique, les athlètes peuvent aller au restaurant, au bureau de PTT, au bureau de changes et salon de coiffure.

A l'issue des Jeux, le village olympique sera vendu à l'acquéreur le plus offrant.


Les Jeux de 1924 furent les plus longs de l'histoire olympique

Nous avons jusqu'à présent rappelé comment les Jeux Olympiques de 1924 ont été attribués à la Ville de Paris.

Ce furent les premiers Jeux qui virent la création du village olympique, lieu réservé exclusivement aux athlètes de toutes les nations.

Le 5 juillet 1924, est proclamée l'ouverture de ces 8e Jeux Olympiques.

L'athlète Géo André proclame le serment olympique en levant le bras droit:

"Nous jurons que nous nous présentons aux Jeux Olympiques en concurrents loyaux, respectueux des règlements qui les régissent et désireux d'y participer dans un esprit chevaleresque pour l'honneur de nos pays et la gloire du sport".

Ce message sera repris à chaque ouverture des Jeux.

Présent à cette cérémonie, le Président de la République Gaston Doumergue déclare plus sobrement:

"Je proclame l'ouverture des Jeux Olympiques de Paris célébrant la huitième olympiade de l'ère moderne".

Nous l'avons déjà souligné, la France présente 473 participants dans 17 sports différents.

A l'arrivée, la France va récolter 14 médailles d'or, 14 d'argent et 13 de bronze. Un bilan très correct pour l'époque.

Pourtant ces Jeux sont surtout marqués par les performances de deux immenses champions, le Finlandais Paavo Nurmi en athlétisme et le nageur Johnny Weismuller futur Tarzan au cinéma et surtout premier nageur au monde à descendre sous la minute au 100m crawl.

A eux deux, ils obtinrent 8 médailles d'or.

Ces Jeux Olympiques dont on rappelle qu'ils venaient quasiment après la première guerre mondiale virent la cohabitation du sport et artistique.

En effet, de nombreuses vedettes de l'époque vinrent assister aux épreuves et notamment Giraudoux- Montherlant- Valery- Claudel-etc

Mais ce qu'a surtout retenu le grand champion français dans ses mémoires Michel Jazy, c'est la durée de ces Jeux de 1924.

En effet, ils furent les plus longs de toute l'histoire puisqu'ils ont duré près de trois mois du 3 mai au 27 juillet. Aujourd'hui, ces Jeux ne doivent pas dépasser quinze jours sans compter bien sûr les Jeux Paralympiques qui n'existaient pas à cette époque.

 

 

Brillante chez les pros, la boxe amateur française se montre décevante aux J O


C'est vrai qu'au moment où se déroulent les Jeux Olympiques à Paris, la boxe professionnelle est au firmament.

La France compte de très grands champions, le plus grand étant Georges Carpentier qui trois ans auparavant, était allé défier pour le titre mondial des poids lourds Jack Dempsey. Carpentier est très populaire mais il va perdre sa couronne mondiale des mi-lourds face à un autre Français Siki.

La France compte aussi des pugilistes de grande qualité tels Ledoux ou Criqui.

Malheureusement, au niveau amateur, les résultats sont moins brillants.

Dans le remarquable livre consacré à ces J O de Paris en 1924 par Henri Deparis, le pugiliste français Jo Gonzalès qui sera médaille d'argent aux J O de .. Tokyo en 1964 a évidemment noté le fait que la France ait été aussi discrète durant ces J O qui eurent lieu du 15 au 20 juillet 1924 au Vélodrome d'Hiver.

La France ne devait récolter qu'une seule médaille avec Jean CES dans la catégorie des -54kg. Natif de Béziers, Jean CES n'avait pas 18ans à ces Jeux de Paris. A Paris, il gagnait quatre combats et le seul perdu était en demi-finale face au Sud Africain Willie Smith.

Jean CES est décédé le jour de Noël 1969 dans sa ville natale de Béziers.

Chez les pros, il a été champion de France des poids moyens en 1925.

Durant ces Jeux, le fait principal concernant les Français fut la disqualification d'un certain Brousse qui avait semble-t-il, mordu son adversaire à l'épaule le futur champion olympique britannique Harry Mallin.

Une attitude vraiment inadmissible même si beaucoup plus tard, Mike Tyson a refait ce même geste.

A ces Jeux de 1924, deux gamins étaient encore trop jeunes mais ils devaient se signaler douze ans plus tard à Berlin en remportant deux médailles d'or. Il s'agissait de Michelot et Despeaux.

Pour conclure, à ces Jeux de Paris en 1924, la France ne gagnait aucune médaille d'or ce qui n'était pas le cas par exemple de la Norvège, du Danemark, la Belgique et l'Afrique du Sud qui en ramenaient une. Heureusement, Jean CES avait sauvé l'honneur.


Le cyclisme à l'honneur avec Lucien Michard et Armand Blanchonnet


On imaginait mal des Jeux Olympiques ayant lieu en France et plus particulièrement à Paris sans que le cyclisme tricolore ne soit à l'honneur.

Dans ces années d'entre les deux guerres, le sport cycliste se porte très bien en France.

Sur le Vélodrome municipal de Vincennes, les 26 et 27 juillet 1924 les épreuves sur piste allaient permettre à un pistard de se mettre particulièrement en évidence.

Il s'agit notamment de Lucien Michard qui devenait champion olympique 1 000 m sur piste. Né en 1903 à Epinay sur Seine, Michard n'avait que 21 ans quand il décrocha la médaille d'or. Il avait couvert les 200 derniers mètres en 12".

C'était un pur sprinter car outre son titre olympique, il fut double champion du monde amateur en 1923 et 1924 et quatre fois chez les professionnels 1927, 1928,1929 et 1930.

Il est décédé en 1985.

Autre coureur tricolore à s'être illustré aux Jeux de Paris: Armand Blanchonnet.

C'est surtout sur route qu'il s'est illustré puisqu'il a décroché deux médailles d'or : champion individuel et champion par équipes avec la France.

Il était surnommé le Phénomène et à Paris, il avait 21 ans en raison de sa puissance physique. Il faut se rappeler qu'à cette époque, la course en ligne disputée avec départ et arrivée au stade de Colombes était en fait une course contre la montre comptant exactement ..188km.

Avec un passage à Gournay en Bray.

Rappelons les équipiers d'Armand Blanchonnet: René Hamel 2e, Georges Wambst 8e et André Leducq 9e ce dernier étant à l'aube d'une carrière prestigieuse.

Armand Blanchonnet était licencié au club peut-être le plus prestigieux de l'époque : le Vélo Club de Levallois. Un club que d'aucuns ont plus tard comparé au Réal de Madrid en football.

La moisson n'était pas terminée puisque était au programme une épreuve inédite: le tandem. Course qui a vu le succès de Jean Cugnot et Lucien Choury. Jean Cugnot devait un peu plus tard trouver la mort lors d'un accident de course à proximité de l'endroit où il était devenu champion olympique. C'était en1933 et il avait tout juste 33 ans.Nos photos:

Lucien Michard champion olympique de vitesse et l'équipe de France championne olympique sur route.

 

 

 

 

 

 

 


Roger Ducret fait une razzia en escrime


Dans un précédent article, nous avons évoqué le cyclisme qui, au niveau français, a obtenu de bons résultats. Mais nous voulons aussi insister sur la performance d'André Leducq dont la carrière à vrai dire, démarrait vraiment au cours de ces Jeux Olympiques de Paris.

André Leducq fut en effet médaillé d 'or par équipes avec la France dans l'épreuve sur route qui, à l'époque, se déroulait en contre la montre.

Cette même année 1924, André Leducq était champion du monde amateur et par la suite, on le sait, il a remporté le Tour de France.

Ils ne sont pas très nombreux, et peut-être est-il le seul, à avoir gagné à la fois la Grande Boucle et une médaille d'or aux Jeux Olympiques.

Passons maintenant à l'escrime, discipline qui avec la France a toujours obtenu de très bons résultats. En cette période, l'escrime française est dominée par Lucien Gaudin qui va se distinguer en contribuant à la victoire par équipes de la France. Mais malade (il souffrait d'une névrite), il devait déclarer forfait pour l'épreuve individuelle.

Dans cette épreuve du fleuret par équipes qui se déroulait dans le cadre du Vélodrome d'Hiver, Gaudin remportait ses 22 assauts. La France était donc championne par équipes avec Coutrot, Cattiau, Gaudin, Ducret, Labattut et de Laget.

,Sur le plan individuel, Roger Ducret allait donc s'imposer et il réussissait un exploit unique à l'époque puisqu'il a décroché trois médailles d'or: au fleuret individuel, par équipes et 2e à l'épée et au sabre.

Il est rare qu'un escrimeur soit aussi brillant dans ces différentes spécialités.

Ces Jeux de 1924 devaient être les derniers à concerner l'haltérophilie .. à un bras.

Sur un plan général, 1924 coïncide un peu avec les années folles et l'arrivée dans les magasins des fameux mouchoirs Kleenex; l'inauguration de la première autoroute en Italie et le film Les Dix Commandements qui bat tous les records d'entrée dans les salles de cinémas.

Nos photos:

1924, c'est aussi l'arrivée de la publicité dans le monde du sport

Lucien Gaudin fut un immense escrimeur et on l'appelait "le tireur hors classe".

 

 

 

 

 

 

 


Un siècle après les Jeux Olympiques à Paris (10)

Dans l'équipe de France de football, Paul Nicolas futur joueur de l'Amiens AC


Nous en sommes déjà au numéro 10 de notre rétrospective sur les Jeux Olympiques de Paris en 1924.

Les deuxièmes organisés en France puisqu'avant, il y eut ceux de 1900 quatre ans après la renaissance du plus grand évènement mondial sportif.

Aujourd'hui, nous nous intéressons au football.

En1924, le football n'est pas encore professionnel en France (il faudra attendre 1932) et au plan régional, l'Amiens Athlétic Club commence à s'illustrer.

A ces Jeux de Paris de 1924, l'équipe de France est auréolée de sa formidable victoire acquise trois ans plus tôt contre les Anglais. Ces derniers sont considérés comme les inventeurs de ce sport et à l'époque, aller les battre avait été considéré comme un formidable exploit.

Dans cette équipe de France, le gardien Chayrigues est une grosse vedette et considéré comme le premier grand gardien des temps modernes.

On trouve également des noms bien connus comme Dewaquez, Bonnardel, Boyer et un certain Paul Nicolas.

Ce dernier rejoindra quelques années plus tard l'Amiens Athlétic Club et on se souvient qu'il avait tenu une poissonnerie dans le centre d'Amiens.

Authentique international, Paul Nicolas sera en 1958 un des sélectionneurs de l'équipe de France qui va obtenir une médaille de bronze à la coupe du Monde de 1958 en Suède.

Mais revenons aux Jeux de Paris en 1924.

Signalons que toutes les rencontres de football se jouent sur quatre terrains: Bergeyre, Colombes, Paris, Pershing.

D'abord, l'équipe de France victorieuse dans un premier temps de la Lettonie 7-0, sera ensuite balayée par l'Uruguay complètement inconnue mais qui va enchanter le public français.

L'équipe de la Céleste s'impose face à la France 5-1 et va jusqu'en finale.

L'Uruguay est la grande révélation de ces Jeux de Paris en 1924. Elle ouvre la voie aux équipes sud américaines.

A cette époque, il fallait oser: l'Uruguay aligne en effet le premier grand joueur noir

José Andrade évolue au poste de milieu de terrain offensif.

Autre grand joueur Nesto Nasazzi qui est défenseur et porte el brassard de capitaine.

Andrade et Nasazzi seront encore champions olympiques quatre ans plus tard aux Jeux d'Amsterdam en 1928.

Le jeune journaliste de l'Auto Gabriel Hanot, futur sélectionneur de l'équipe de France tout en poursuivant sa carrière de journaliste, compare les joueurs sud américains à des magiciens.

Le public français est ravi.

Alors que certains matches se disputent dans des stades vides, la finale le 9 juin entre l'Uruguay et la Suisse fait le plein dans le stade de Colombes.

Le premier match de ces Jeux oppose l'Espagne à l'Italie le dimanche 25 mai à Colombes.

L'Espagne est emmenée par son célèbre gardien Zamora dont la réputation va dépasser les frontières et durer de nombreuses années.

Notre photo: l'équipe de France éliminée en quart de finale par l'Uruguay le 1er juin 1924 sur le score sans appel de 5-1.


Tennis: les Mousquetaires n'avaient pas voulu manquer Paris en 1924


Le tennis n'a pas toujours eu la cote aux Jeux Olympiques. Même si à Paris en 1924, il figurait( bel et bien au programme mais c'était un peu le chant du cygne.

En effet, le tennis n'était plus programmé aux Jeux Olympiques d'Amsterdam en 1928 et il aura fallu attendre soixante ans et les Jeux de Seoul en 1988 pour que le tennis qui s'appelait alors le Lawn-Tennis soit de nouveau au programme.

Pourquoi cette longue absence?

Tout simplement parce que le professionnalismes était de rigueur et que le tennis était considéré comme sport professionnel. On se souvient aussi de ces champions qui avaient été médaillés aux Jeux et à qui on avait retiré leur récompense parce qu'ils étaient suspectés de professionnalisme.

Les temps ont changé depuis et ce n'est pas une mauvaise chose.

Il est vrai aussi que le calendrier international était très chargé avec surtout la Coupe Davis et certains pays ne souhaitaient donc pas engager leurs meilleurs joueurs aux Jeux.

En cette année 1924, la France du tennis connait bien les grands champions de l'époque, ceux qui seront appelés les Mousquetaires et vont acquérir une gloire éternelle.

Une gloire qui dure toujours un siècle après..

Parmi ces Mousquetaires, Jean Borotra immense champion et qui plus tard, sera Ministre des Sports sous le gouvernement Pétain pendant la guerre.

Jean Borotra ne sera pas médaillé car il est battu en demi finale par un autre Français Henri Cochet et pour la médaille de bronze face à l'Italien Mopurgo.

Henri Cochet se qualifiait donc pour la finale qui se déroula le 20 juillet 1924 dans le stade de Colombes. Mais il devait s'incliner face à l'Américain Vincent Richards en cinq sets. A cette époque, les matches duraient très longtemps.

Henri Cochet avait rêvé de participer aux Jeux car il avait suivi, avec passion, les épreuves d'Anvers en 1920.

Il s'était juré de participer à ceux de Paris et il fut et de loin le meilleur Tricolore.

Il remporta deux médailles d'argent: au plan individuel et en double messieurs avec Jacques Brugnon, dit TOTO.

Les deux compétitions avaient eu lieu à 24 heures d'intervalle.

Le quatrième Mousquetaire, le plus jeune des quatre, René Lacoste avait été éliminé en quart de finale par le futur champion olympique Vincent Richards

Chez les féminines, nous sommes à l'époque où la Picarde Suzanne Lenglen brille mais hélas, malade, elle a dû déclarer forfait. La médaille d'or revenait donc sans surprise à l'Américaine Helen Wills (19 ans) qui battait une Française, moins connue que Suzanne Lenglen, Jeanne Vlasto. Le score était sans bavure: 6-2, 6-2.

Pour Suzanne Lenglen, la déception fut énorme car elle avait été championne olympique quatre ans plus tôt et qu'à 25 ans, elle était en mesure de confirmer à Paris devant son public.


Un siècle après, les Jeux Olympiques à Paris (12)

Johnny Weismuller, le roi de la natation


Au fur et à mesure de ce souvenir des Jeux Olympiques de Paris en 1924, nous relatons des évènements de plus en plus importants.

Evidemment, les deux disciplines concernées sont l'athlétisme et la natation.

La natation a vu éclore à Paris un immense champion.

Il est Américain et s'appelle Johnny Weismuller.

A Paris, il va remporter trois médailles d'or mais aussi une de bronze en .. water polo avec l'équipe des Etats Unis.

Johny Weismuller est un superbe athlète qui n'est qu'à l'orée de la gloire car en1928 à Amsterdam, il brillera également.

Johnny Weismuller est aujourd'hui beaucoup plus connu en tant qu'acteur de cinéma.

C'est en effet le futur TARZAN.

A Paris, Johnny Weismuller n'a que 20 ans et il met fin à l'hégémonie de son compatriote Kahanamokou (34 ans) qui avait été champion olympique à 1912 et 1920 et qui avait inventé le crawl.

Le prodige américain allait s'imposer dans le 100m (59s), le 400m et le 4x200m avec les Etats Unis.

Weismuller fut aussi le premier nageur à descendre sous la minute dans le 100m nage libre (54s4 quelques mois avant Paris).

Ce record phénoménal tiendra dix ans. A l'exception de deux médailles d'or pour l'Australie, les Américains ont tout gagné

A ces Jeux de Paris, était présente la maman de .. Jean Boiteux qui, en 1952 à Helsinki deviendra le premier nageur français à devenir champion olympique de natation. Bibiena Pelegry, sélectionnée dans le relais 4x100m féminin tandis que son frère Salvator était le meilleur Tricolore sur 1500m.. Bibiena fut la première nageuse française à nager le crawl et qu'à cette époque, elle s'entrainait toute l'année en .. mer car il n'y avait pas de piscine en France.

Pour ces Jeux de 1924, la France avait construit une superbe piscine avec le Stade Nautique des Tourelles.Durant une trentaine d'années, c'est dans ce bassin olympique que devaient se disputer les championnats de France de natation..

Notre photo: Johny Weismuller roi des Jeux de Paris et futur Tarzan au cinéma.

 

 

 

 

 


Un siècle après, les Jeux Olympiques à Paris(13)


Henri Padou et l'équipe de France de water-polo au sommet


Abbeville a été récemment le rendez-vous de sélections nationales de water-polo notamment la France et ce dans le cadre de la préparation pour les Jeux de 2024..

C'est l'occasion pour nous de rappeler qu'aux Jeux Olympiques de Paris, en 1924, l'équipe de France de water-polo avait remporté la médaille d'or.

Cette équipe de France était composée en grande majorité de joueurs issus du club des Enfants de Neptune de Tourcoing.

Né le 15 mai 1898 à Roubaix, Henri Padou pratiquait à la fois le water-polo et la natation. Mais c'est dans le sport d'équipe qu'il devait s'illustrer et c'est ainsi qu'à son palmarès, il a aussi glané une médaille d'argent au championnat d'Europe, une de bronze aux JO d'Amsterdam en 1928 mais surtout il a collectionné la bagatelle de 25 titres de champion de France.

Henri Padou qui est considéré à juste titre comme le plus grand poloïste mondial de tous les temps a participé à quatre Jeux Olympiques: 1920, 1924, 1928 et 1936.

Son, dernier sacre national s'est situé juste après la guerre en 1946.

Il a été aussi dix fois champion de France de natation notamment sur 100 et 400m..

Il était tellement à l'aise dans l'eau qu'on le surnommait le Grand Canard.

La finale des Jeux de Paris se disputait dans le Bassin des Tourelles devant 9 000 spectateurs. Un record.

La battait la Belgique 3-0. Elle avait débuté le tournoi par un succès sur les Etats-Unis où figurait le grand Johnny Weismuller.

Ce jour là, Henri Padou a mis sous l'éteignoir Weismuller qui était plus à l'aise en tant que nageur.

Le public était tellement conquis que fait exceptionnel, il interpréta les deux hymnes.

Au total, Henri Padou a été sélectionné 112 fois en équipe de France.

Il était membre de l'International Swimming Hall of Fame et en 1970, il était écrit qu'Henri Padou était toujours considéré comme le meilleur joueur de tous les temps.

Henri Padou (notre photo) était mondialement connu et un jour, il devait recevoir une lettre de Chine avec cette seule inscription: Henri Padou France.

Longtemps, le water-polo fut le seul sport collectif français à avoir gagné un titre olympique.

Il faudra patienter et attendre .. 1984 aux Jeux de Los Angeles pour voir les footballeurs d'Henri Michel devenir à leur tour champions olympiques.

Fasse qu'en 2024, un hommage soit rendu à Henri Padou et les poloïstes tricolores qui ont permis au water polo de connaître la consécration.

Rappelons le nom des sept joueurs français qui furent champions olympiques : Henri Padou, Noël Delberghe, Albert Deborgies, Albert Mayaud, Georges Rigal (capitaine), Robert Desmettre et Paul Dujardin. Ces sept joueurs avaient disputé tous les matches à la même place.

Henri Padou fut invité par la France pour assister aux J O de Melbourne en 1956.

Il devait décéder en 1981.

 

 

 

 

 

 


Charles Rigoulot offre à la France une médaille d'or en haltérophilie


Ces Jeux Olympiques de Paris en 1924 avaient été souhaités par le Baron Pierre de Coubertin qui voulait que la France fasse une meilleure impression qu'en 1900.

Ces Jeux qui intervenaient quatre ans après ceux de la renaissance à Athènes avaient été plutôt un échec.

En 1924, avant de clôturer cette série d'articles à l'athlétisme, effectuons un arrêt sur une discipline qui, à cette époque, était vedette.

L'haltérophilie en France était marquée par la domination d'un immense champion Charles Rigoulot.

En 1924, c'est la dernière fois que l'haltérophilie considéré comme le 4e sport olympique, voyait au programme des Jeux le mouvement avec un seul bras.

On a du mal à imaginer aujourd'hui que cette discipline qui exige beaucoup de force et de vitesse, pouvait se limiter à un seul bras.

Par la suite, l'haltérophilie à deux bras comportait trois mouvements: l'arraché, le développé et l'épaule jeté.

C'est dans le cadre du Vel d'Hiv que l'haltérophilie avait pris ses quartiers.

A cette époque, les barres étaient encore en boules et elles étaient très difficiles à maîtriser.

Il fallait déployer à la fois la force mais aussi l'explosivité.

Des qualités que possédait Charles Rigoulot qui pesait 82,5 kilos et qui sur les cinq mouvements réussissait le total de 502,5kg.

Charles Rigoulot entrait dans l'Histoire et très vite ,après la médaille d'or des J.O. il était appelé l'Homme le plus fort du monde.

Il a été en effet le seul homme au monde à soulever le fameux essieu d'Apollon de 166,5kg.

A ces Jeux de Paris, quatre ans après Anvers, Charles Rigoulot avait succédé à Ernest Cadine champion olympique en 1920.

Dans sa riche carrière, Charles Rigoulot qui est décédé à 58 ans en 1962 a battu la bagatelle de 56 records du monde.

Il faudra attendre plus de 30 ans exactement à Melbourne en 1956, pour voir un haltérophile français obtenir une médaille de bronze, le Nordiste Jean Debuf et plus tard, nous aurons l'Amiénois Daniel Senet médaille d'argent à Montréal en 1976.

Pour revenir à Charles Rigoulot, étant donné qu'il avait le droit de franchir le Rubicon et de devenir professionnel, on le vit un peu partout dans les foires mais aussi sur des rings car il était devenu catcheur.

Il fut notamment l'adversaire d'Ernest Cadine et partout, les salles étaient pleines.

Il fut même coureur automobile et joua dans quelques films avant la guerre car il était devenu un ami de Bourvil.

Quand on lui a demandé ce qu'il pensait de ce grand champion, Jean Debuf qui avait été un peu son élève, souligna "que Rigoulot, c'était une sorte de force tranquille car lorsqu'il balançait sa barre vers le ciel, cela ressemblait aux crêpes qu'on balance à la Chandeleur

 

Notre photo: Charles Rigoulot avait 20 ans en 1924 quand il est devenu champion olympique des mi-lourds avec 502,5 kg en cinq mouvements (arraché d'un bras, épaulé et jeté du bras opposé, développé, arraché et épaulé jeté à deux bras.

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Un siècle après, les Jeux Olympiques à Paris (15)

Le Rugby français fait la moue avec (seulement) une médaille d'argent


Ces Jeux Olympiques de 1924 sont marqués en rugby par une finale qui oppose le dimanche 18 mai 1924 au stade de Colombes, les équipes des Etats Unis et de France.

Les Tricolores sont nettement dominés par leurs adversaires 17-3 alors qu'ils étaient favoris mais ce n'est pas le fait majeur de cette finale.

Petit rappel: nous sommes six ans après la fin de la première guerre mondiale et on sait que la France a vaincu l'Allemagne mais il convient d'insister sur le rôle des Etats Unis qui ont envoyé des milliers de soldats sur notre territoire afin de combattre l'ennemi allemand.

Visiblement, les supporters du XV de France, ont oublié ce que notre pays doit aux Etats Unis et ils vont se comporter de façon chauvine, irrespectueuse à l'égard des joueurs américains et même d'une réelle méchanceté.

Les joueurs français sont dans cette affaire plus des victimes que des coupables.

Pour essayer de trouver une explication à ce débordement de chauvinisme, voire de méchanceté de la part des supporters français à l'égard des Américains, il faut remonter quelques années auparavant.

Les Français partent avec l'étiquette de favoris car les Anglais ont envoyé une équipe fort modeste et que la réputation des Etats Unis est plus que moyenne.

Tout est donc inscrit pour que la France devienne championne olympique.

Malgré le mauvais temps, 22 000 spectateurs ont rejoint le stade de Colombes.

Les Etats Unis vont l'emporter nettement au terme d'un match violent ce qui fera dire à un écrivain américain "que ce match entre la France et les Etats Unis, c'est ce qui se fait de mieux sans couteau ni revolver".

Il est possible que les Français emmenés par un certain Jaureguy étaient fatigués le jour de cette finale au terme d'une saison harassante au niveau du Tournoi des Cinq Nations.

Malheureusement, les évènements sont défavorables aux Tricolores.

Jaureguy se blesse et il devait laisser ses partenaires poursuivre le match à14.

Un autre Tricolore est aussi blessé et doit quitter le terrain, en l'occurrence le trois quart Vaysse.

La France termine avec 13 joueurs car à cette époque, il n'est pas autorisé de remplacements.

Cette finale a été évidemment très commentée et personne n'a trouvé d'excuse aux supporters français.

Tel par exemple le jeune écrivain Henry de Montherlant qui devait écrire: :

"On a hué le drapeau d'une nation, notre alliée dans la guerre.

On a hué une équipe qui venait de nous battre loyalement.

On a constaté que notre race était chétive et négligée, méchante de faiblesse.

Qu'était-ce que Verdun à cette heure?

Cette surprenante victoire des Etats Unis reste comme une des plus grandes surprises de ces Jeux de 1924 et prouve que tout est possible. Y compris par exemple la victoire d'un certain Abrahams , premier sprinter européen à avoir battu les trois Américains en finale du 100m.


Paavo Nurmi, à tout jamais dans la légende olympique


Evidemment, l'athlétisme, le sport roi aux Jeux Olympiques, va clôturer cette série d'articles consacrés aux Jeux de Paris de 1924.

Des Jeux que la France souhaitait meilleurs que ceux de 1900 qui n'avaient pas été une réussite.

Ces Jeux de 1924 resteront comme ayant été les plus longs puisqu'ils se sont étalés du 3 mai au 27 juillet.

Le 5 juillet, le Président de la République Gaston Doumergue inaugurait officiellement ces Jeux marqués par la chaleur.

Pour mémoire, quelques mois auparavant, la France avait organisé avec succès les Jeux d'hiver à Chamonix.

Nous avons évoqué précédemment la natation et les exploits de l'Américain Johnny Weismuller qui raflait trois médailles d'or.

Plus tard, ce nageur s'est dirigé vers le cinéma et il est devenu le célèbre Tarzan.

En athlétisme, un athlète a fait mieux puisqu'il a remporté la bagatelle de cinq médailles d'or.

Il nous semble bien que ce record détenu par le Finlandais Paavo Nurmi n'ait pas été battu par la suite.

Paavo Nurmi est resté et reste toujours dans la légende des Jeux Olympiques.

La Finlande lui a été reconnaissante puisqu'aux Jeux d'Helsinki en 1952, il avait été désigné comme le dernier porteur de la flamme olympique.

Paavo Nurmi, au contraire de ses adversaires, n'a pas souffert de la chaleur. Il a commencé par s'imposer dans l'épreuve du cross-country d'une distance de 10 km.

Il faisait tellement chaud que seulement quinze concurrents terminaient l'épreuve.

La veille, Nurmi avait préféré s'abstenir de participer au 10km car il faisait mauvais temps.

C'est un autre Finlandais qui l'emportait: Ville Ritola.

Nurmi a sûrement commis une erreur car il était largement supérieur à son compatriote qui s'entrainait aux Etats Unis.

Mais son grand record fut ce jour où il s'adjugea deux médailles d'or, sur 1500m (3'53"6) dans un premier temps et ensuite le 5 000m (14'31"2) et dut cravacher pour battre Ritola.

Entre les deux courses, Nurmi n'eut qu'une heure et demie seulement de repos.

Là aussi, ce record n'a pas dû être battu plus tard.

Paavo Nurmi n'avait pas terminé sa moisson car il remportait deux nouvelles médailles d'or: le 3 000m par équipes (avec Ritola pour équipier) et enfin le cross-country en 32'54"8.devant le même Ritola 34'19"4.

Cette épreuve qui disparaitra du programme olympique s'était déroulée en pleine chaleur et avec un passage près d'une ..porcherie ce qui provoquait une odeur insupportable.

Ainsi, à ces Jeux de Paris, la Finlande avait remporté six médailles d'or (le maximum) grâce à Paavo Nurmi 5 et Ritola 1.

Sans oublier un peu plus tard, la victoire d'un autre Finlandais Albin Steenroos qui s'adjugeait le marathon. L'épreuve s'était déroulée le 13 juillet entre Paris et Pontoise.

Le vainqueur l'emportait avec six minutes d'avance sur son poursuivant le plus proche.

Il avait plus de 40 ans et déjà à cette époque, être âgé pour un sportif n'était pas forcément un handicap.

La moisson finlandaise n'était pas terminée puisque par exemple Lehtonen enlevait le pentathlon et Myyrra enlevait le titre au javelot.

Soit au total neuf médailles d'or.

Longtemps, la Finlande fut la terre des grands lanceurs du javelot et plus tard, en 1956, le Français Michel Macquet, né à Amiens, prit place parmi les meilleurs lanceurs au monde avec un jet de 79m01.

Pourtant en dépit de ces neuf médailles d'or, un pays a fait mieux: les Etats Unis et évidemment dans les épreuves de sprint. (à suivre).

Notre photo : Paavo Nurmi héros des Jeux de Paris avec cinq médailles d'or.


 

 

 

 

 

 

 

Athlétisme: le 100 m échappe aux Américains (17)


Précédemment, en évoquant les épreuves d'athlétisme, nous avons abondamment parlé du Finlandais Paavo Nurmi qui s'était adjugé la bagatelle de cinq médailles d'or.

Il fut évidemment le héros de ces Jeux de 1924 et plus tard, lors des Jeux organisés dans son pays la Finlande en 1952, il eut l'immense honneur d'être le dernier porteur de la flamme olympique sur la piste du stade d'Helsinki.

L'athlétisme ne s'est pas seulement résumée avec neuf médailles d'or pour la Finlande car les Etats Unis ont eux aussi frappé fort.

Ils ont en effet remporté douze médailles d'or

Malheureusement, la course la plus convoitée le 100m, leur échappait.

Pourtant, le jour de la finale, tout était réuni pour que la victoire revienne à un athlète des USA.

Il y avait en effet dans cette finale quatre Américains mais trop crispés, ils se sont fait battre par un Anglais Harold Abrahams qui l'emportait à la surprise générale.

Plus tard, cet athlète britannique a été le héros d'un film qui reste encore aujourd'hui très connu: Les Chariots de Feu.

Abrahams était le premier athlète non Américain à s'imposer.

Un autre athlète anglais se manifestait en s'imposant, record du monde à la clé, dans le 400m: le pasteur Eric Liddell qui ensuite va devenir missionnaire en Chine.

Toutefois, l'athlète outre bien sûr Paavo Nurmi qui est resté dans la légende olympique est l'Américain Harold Osborn dont les performances devaient passer hélas, inaperçues du public.

Il gagnait en effet le décathlon et une épreuve individuelle, le saut en hauteur.

Un exploit quasiment unique mais quasiment passé inaperçu.

Lors de ces Jeux, la France obtenait deux médailles de bronze.

Paul Bontemps dans l'épreuve du 3 000m steeple et Pierre Lewden dans le saut en hauteur.

Justement dans ce saut en hauteur, il faut noter que Pierre Lewden franchissait 1m92 alors qu'il ne mesurait que 1m68m.

Il fut l'inventeur de la technique du ciseau avec retournement intérieur. Une technique qui restera longtemps en vigueur jusqu'à ces Jeux de 1968 avec l'arrivée du fosbury-flop du nom de l'athlète qui a révolutionné la discipline..

Pierre Lewden sera désigné pour prêter le serment olympique aux Jeux d'Amsterdam en 1928.

Mais un serment d'un genre particulier car prononcé le lendemain de l'ouverture des Jeux après un incident n'ayant rien à voir avec le sport.

Pierre Lewden démontrait amplement qu'on pouvait sauter plus haut que sa taille et plus tard, l'Amiénoise Marie Collonvillé devait s'en inspirer.

Nos photos: les deux Français ayant gagné une médaille de bonze à ces Jeux de Paris: Paul Bontemps et Pierre Lewden.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un siècle après, les Jeux Olympiques à Paris (18)


Que reste-t-il des Jeux de 1924?


D'abord, il faut rappeler que ces Jeux de Paris en 1924 survenaient quasiment un quart de siècle après ceux de 1900 dont nous avons oublié l'existence.

Dans les précédents articles, nous avons évoqué les résultats sportifs, discipline par discipline.

Mais quel héritage nous ont laissé ces Jeux de 1924?

D'abord, il faut rappeler qu'ils ont été menacés jusqu'au bout par une sorte de léthargie de nos autorités qui trainaient les pieds à la fois pour construire de nouvelles installations mais aussi permettre à nos athlètes de bien se préparer. C'est le mal français, hélas.

Il faut savoir que deux ans auparavant, en 1922, le comité olympique français envisageait de renoncer à organiser les Jeux. Car il faut le répéter, contrairement à 2024, c'est la capitale française qui avait la charge d'organiser les Jeux de 1924.

Heureusement, le gouvernement français vint à la rescousse à la demande de Pierre de Coubertin, citoyen français répétons le et qui s'apprêtait alors à confier l'organisation à Los Angeles.

Il fallait faire vite et le beau projet qui consistait à construire un superbe stade au Champ de Mars ou au Bois de Vincennes fut abandonné.

C'est dommage car aujourd'hui, Paris disposerait de superbes installations.

Il a alors fallu construire un stade à Colombes d'une contenance de 60 000 spectateurs avec une piste d'athlétisme. Mais un stade qui ne servira que six fois par an et malheureusement sans confort, loin du centre ville.

Dans son livre Le Phénomène Olympique, Gaston Meyer grand journaliste à l'Equipe, a affirmé que ce stade de Colombes, construit à la hâte a éloigné le public parisien des grandes manifestations sportives.

C'est l'échec numéro un de ces Jeux de 1924.

Même si la natation devait bénéficier de la piscine des Tourelles, longue de 50m et le Vélodrome d'Hiver qui accueillait les sports de salle, un bassin d'aviron à Argenteuil.

Toutefois, le deuxième revers fut d'ordre financier alors qu'au plan sportif, ces Jeux avaient été remarquables au niveau des résultats.

Nous avons évoqué précédemment les résultats du Finlandais Paavo Nurmi et du nageur américain Johnny Weismuller plus tard Tarzan au cinéma.

Ces Jeux avaient battu les records de participation: 44 nations, 3092 athlètes dont 136 femmes groupés dans ce qui fut le premier village olympique de l'histoire. Un village composé de baraquements sommaires mais qui avaient l'avantage d'être proches des lieux de compétition.

Financièrement, ces Jeux se sont soldés par un échec puisque seulement 5 millions de l'époque avaient été récupérés mais la France bénéficiait de réelles retombées car les champions avaient été à la hauteur de l'évènement.

Lors de la cérémonie de clôture, pour la première fois, on vit trois drapeaux monter au mât: le drapeau grec, le drapeau français et le drapeau hollandais car les Jeux de 1928 allaient avoir lieu à Amsterdam.

Ainsi, on rendait hommage à la Grèce, berceau des Jeux et au pays qui allait organiser les Jeux suivants.

Ces Jeux de Paris étaient également les derniers du Baron Pierre de Coubertin qui laissait sa place en 1925 au Belge Henri de Baillet-Latour.

Dans le monde d'aujourd'hui, on a tendance souvent à se moquer de cette phrase restée célèbre du Baron Pierre de Coubertin:

"En sport, l'essentiel est de participer".

Il aurait pu certes dire dire l'essentiel est de gagner mais pas à n'importe quel prix.

En 1924, le mot dopage ne faisait pas partie du vocabulaire sportif. C'était encore le sport pur.

Un siècle après, le baron est toujours dans nos mémoires et un peu partout en France, nous avons des stades, des gymnases qui portent son nom.

Il aura fallu attendre un siècle pour qu'enfin la France et Paris soient choisis par le CIO après les échecs de 20008 et 2012.

Lionel Herbet

Un siècle après, les Jeux Olympiques à Paris (19)

Que nous reste-t-il de Paris 1924? Un superbe film: les Chariots de Feu


Dans deux ans, nous y serons et les Jeux Olympiques se dérouleront à Paris.

Soit un siècle après ceux de 1924 dont nous avons abondamment parlé ces dernières semaines.

Des Jeux qui ont été marqués par les performances de deux immenses champions: l'athlète finlandais Paavo Nurmi et le nageur américain Johny Weissmuller.

Au plan français, nous avons aussi évoqué le titre olympique de l'équipe de France de water-polo qui était emmenée par un Nordiste Henri Padou.

Or, un lecteur de ..Toulouse M. Raphael Perry qui a écrit un livre "Bleus Ephémères" nous a écrit pour avoir la certitude qu'Henri Padou avait bien joué contre Johny Weissmuller qui à un certain moment de sa carrière a pratiqué le water-polo.

Du reste pendant ces Jeux de Paris, la France avait battu en finale la Belgique mais aussi précédemment les Etats-Unis.

Or, dans son palmarès de ces Jeux de 1924, outre ses trois titres en natation, Weissmuller arguait d'une médaille de bronze en water-polo. La question est donc celle-ci?

Weissmuller et Padou se sont-ils effectivement rencontrés lors de ces Jeux de Paris?

Il semble que oui mais plus sérieusement, le champion américain fut surement ménagé lors de ce match par ses dirigeants et son nom ne figure pas sur la feuille de match parue dans le journal l'Auto.

Toujours sur ces Jeux de 1924, il nous reste un film superbe et qui retrace le chemin de deux athlètes britanniques qui ont su puiser dans leur Foi des ressources insoupçonnées.

Harold Abraham et Eric Liddell ont triomphé à Paris mais leur succès va bien au-delà de cet aspect sportif.

Dans un autre registre, ils nous font penser à ceux des deux athlètes noirs américains qui, sur le podium de Mexico en 1968, avaient levé leur poing ganté de noir afin de protester contre le racisme.

Harold Abraham courait lui pour combattre l'adversité et l'antisémétisme qu'il avait rencontrés à l'Université de Cambridge.

Pour sa part, Eric Liddell qui fut champion olympique du 400m était Ecossais et fils d'un missionnaire en Chine. Eric Liddell courait pour la gloire de Dieu.

Nous étions en 1924 et il aura fallu attendre .. 1981 pour qu'un film leur soit consacré, les Chariots de Feu.

Nous conseillons du reste aux personnes qui n'ont pas eu la chance de voir ce film de le visionner avant 2024.

Lionel Herbet

 


Un siècle après, les Jeux Olympiques à Paris (19)

Que nous reste-t-il de Paris 1924? Un superbe film: les Chariots de Feu


Dans deux ans, nous y serons et les Jeux Olympiques se dérouleront à Paris.

Soit un siècle après ceux de 1924 dont nous avons abondamment parlé ces dernières semaines.

Des Jeux qui ont été marqués par les performances de deux immenses champions: l'athlète finlandais Paavo Nurmi et le nageur américain Johny Weissmuller.

Au plan français, nous avons aussi évoqué le titre olympique de l'équipe de France de water-polo qui était emmenée par un Nordiste Henri Padou.

Or, un lecteur de ..Toulouse M. Raphael Perry qui a écrit un livre "Bleus Ephémères" nous a écrit pour avoir la certitude qu'Henri Padou avait bien joué contre Johny Weissmuller qui à un certain moment de sa carrière a pratiqué le water-polo.

Du reste pendant ces Jeux de Paris, la France avait battu en finale la Belgique mais aussi précédemment les Etats-Unis.

Or, dans son palmarès de ces Jeux de 1924, outre ses trois titres en natation, Weissmuller arguait d'une médaille de bronze en water-polo. La question est donc celle-ci?

Weissmuller et Padou se sont-ils effectivement rencontrés lors de ces Jeux de Paris?

Il semble que oui mais plus sérieusement, le champion américain fut surement ménagé lors de ce match par ses dirigeants et son nom ne figure pas sur la feuille de match parue dans le journal l'Auto.

Toujours sur ces Jeux de 1924, il nous reste un film superbe et qui retrace le chemin de deux athlètes britanniques qui ont su puiser dans leur Foi des ressources insoupçonnées.

Harold Abraham et Eric Liddell ont triomphé à Paris mais leur succès va bien au-delà de cet aspect sportif.

Dans un autre registre, ils nous font penser à ceux des deux athlètes noirs américains qui, sur le podium de Mexico en 1968, avaient levé leur poing ganté de noir afin de protester contre le racisme.

Harold Abraham courait lui pour combattre l'adversité et l'antisémétisme qu'il avait rencontrés à l'Université de Cambridge.

Pour sa part, Eric Liddell qui fut champion olympique du 400m était Ecossais et fils d'un missionnaire en Chine. Eric Liddell courait pour la gloire de Dieu.

Nous étions en 1924 et il aura fallu attendre .. 1981 pour qu'un film leur soit consacré, les Chariots de Feu.

Nous conseillons du reste aux personnes qui n'ont pas eu la chance de voir ce film de le visionner avant 2024.

Lionel Herbet