Nawal El Moutawakel championne olympique à Los Angelès s'était préparée à Amiens


Pour évoquer les liens qui existent entre Nawal El Moutawakel, première sportive du continent africain à être devenue championne olympique d'athlétisme, un nom revient sans cesse.

Il s'agit de Jean François Coquand qui, avant de terminer sa carrière professionnelle à Amiens dans les services de la Direction régionale de la Jeunesse et les Sports, fut dans les années 80, prof de français dans un lycée de Casablanca au Maroc.

Revenons donc à cette période.

Jean François Coquand est aussi l'entraineur de la jeune Nawal et il lui conseille de se destiner au 400m haies. Une épreuve qui est inscrite pour la première fois au programme des Jeux Olympiques de Los Angels en 1984.
L'année précédente, dans la discrétion la plus totale, Jean François Coquand qui a été nommé dans l'Académie d'Amiens et s'est fixé à Flers sur Noye, incite la jeune Nawal (elle a 22 ans), à venir s'entrainer dans son village.

Et dans la plus totale discrétion voire indifférence de la population locale, cette jeune Marocaine s'entraine et prépare les Jeux.

Cette information nous est alors évidemment inconnue.

Il faut rappeler que les réseaux sociaux n'existent pas encore.

Mais après les Jeux, et nous aurons la primeur de l'information, nous apprenons justement par Jean François Coquand que Nawal médaille d'or à Los Angeles, s'est préparée à Flers sur Noye et sur la piste du stade Urbain Wallet.

La victoire de Nawal El Moutawakil est à l'époque un évènement considérable et déchaine la passion que ce soit au Maroc mais aussi dans toute l'Afrique.

Du jour au lendemain, Nawal devient une idole.

En1985, un an après, Nawal revient à Flers sur Noye mais ce n'est plus de façon anonyme.

Jean François Coquand nous appelle et nous suggère d'écrire un article sur la championne olympique.

Nous n'en revenons pas.

Ce n'est pas possible et pourtant quand nous avons en face de nous Nawal, nous réalisons que nous avons en face de nous une championne dont on reparlera encore dans un siècle.

Nawel est venue à l'appel de l'Amiens U C et elle va disputer une épreuve au stade Urbain Wallet.

Elle ne battra pas le record du monde mais elle a permis au stade d'accueillir un public record.

Nawal devient notre amie et nous la menons pour des séances d'interview à la Foire Exposition d'Amiens, au Courrier Picard et au Campus à la rencontre des étudiants marocains.

Plus tard, Nawal revient à Amiens et cette fois elle est reçue au CDOS et passe des moments agréables avec Chantal Langlacé.

Ensuite, elle offre un superbe cadeau au CDOS: le drapeau olympique des Jeux d'Hiver de Sotchi en 2012.

Car la petite athlète marocaine a fait son chemin dans la vie. Elle s'est mariée et a deux enfants. Elle est devenue Ministre des Sports au Maroc et a intégré le Comité International Olympique dont elle est aujourd'hui la vice présidente.

Elle a évidemment milité pour que Paris obtienne l'organisation des Jeux de 2024 et ces derniers jours, elle a manifesté sa satisfaction de voir qu'enfin la parité dans le sport sera présente à Paris l'an prochain.

Nous sommes fiers d'avoir connu cette immense championne dont le rayonnement mondial est incontestable et qui surtout, a beaucoup fait pour que les femmes aient autant de droit que les hommes et que surtout elles soient aussi nombreuses.

Lionel Herbet